Les Tard-venus

1360 Tard-venus
Après le Traité de Brétigny de nombreux contingents de soldats mercenaires se trouvent sans emploi. Ils forment des bandes, ce sont les "Grandes compagnies" entraînées et encadrées par des chefs militaires habiles et endurcis. Ils vivent sur le pays, volant, violant, incendiant et au besoin tuant ceux qui leur résistent, ils tiennent les paysans à leur merci. Une partie de ces compagnies se répand dans notre région, on les appelle "les Tard-venus". Ces bandes prennent le Beaujolais, le Lyonnais, le Forez, etc.... On évalue leur nombre à 12 000 ou 15 000 hommes vivant en autonomie par 2 à 300, mais ces unités sont capables de se grouper pour attaquer un objectif important.

1362 Bataille de Brignais
Pour lutter contre ces bandes, une armée hétérogène est formée. Elle comprend des seigneurs de Forez, de Beaujeu, de Villars, de Tournon, des nobles Bourguignons, de la cavalerie savoyarde. Ainsi formée elle se donne pour mission d'attaquer et de défaire ces brigands.
Des 1361, les Grandes Compagnies s'emparent de Brignais défendu par un château fortifié mais vétuste car le chanoine mansionnaire installé par le chapitre de St-Just n'avait pas montré, au cours des années antérieures, une exigence suffisante dans la réalisation des travaux d'entretien. Cette troupe s'organise car elle n'est pas apte à attaquer Lyon.
Pendant cette période ses services de renseignements lui apprennent que les troupes royales sont prêtes à attaquer Brignais.
Enfin. Ies troupes s'affrontent le 6 Avril 1362. Les troupes royales commandées par de Tancarville, lieutenant du Roi et sur le terrain par le comte de la Marche lequel fractionne son Armée en deux; colonnes : la première commandée par Arnaud de Cervole, la seconde aux ordres de Jacques de Bourbon.
Ces deux colonnes se font battre lamentablement par les Tard-venus commandés par Seguin de Badefol.
Il y eût de nombreux tués et blessés dont l'infortuné Jacques de Bourbon qui, blessé mortellement, fut conduit à Lyon où il succomba

Les Tard-venus déferont en 1362 à Brignais (près de Lyon) l'armée que le roi regroupe pour les chasser. Lyon finira par payer une rançon pour les faire partir, ils ravageront alors la Provence avant de trouver de nouveaux employeurs en Italie.
Tiens puisqu'on est en Italie, parlons des Condottiere. Le terme " condottiere " désigne le capitaine de la compagnie, il signifie " adjudicataire " ou " contractant ", le terme " condota " désigne au départ le contrat signé par le capitaine puis la compagnie entière. Et revoilà la connotation commerciale qui revient. Il faut dire qu'en Italie les employeurs sont des cités marchandes et qu'en terme de contrat ils s'y connaissent.
Rien de neuf sous le soleil, la guerre reprend en France et à la guerre succède la paix, septante ans après les Tard-venus, une nouvelle paix intervient entre les frères ennemis. Mêmes causes, mêmes effets, les compagnies sont à nouveaux licenciées et à nouveaux ravagent le pays, cette fois les mercenaires sont appelés " écorcheurs ", terme suffisamment imagé pour qu'il soit inutile d'en dire plus.


Retour